Mythologie(s) n°42

Iran ancien, une diversité religieuse

L’Iran ? Civilisation de 7000 ans, État souverain depuis 2500  ans, seuls les Égyptiens, les Grecs, les Indiens et les Chinois possèdent une si longue histoire. Placée à la croisée de mondes antagonistes, la Perse antique fut le coeur de plusieurs empires (achéménide, parthe, sassanide). Étendue de l’Anatolie à l’Asie centrale jusqu’au Pakistan actuel, elle a touché des peuples multiples par ses sciences, son art, sa philosophie, mais également ses religions. La conquête islamique (637-751) mettant fin à l’Empire sassanide, les Arabes ont hérité d’une civilisation brillante dont l’apport essentiel est aujourd’hui mis sous le boisseau. Tels les Grecs avec les Romains, les Iraniens ont assimilé leurs envahisseurs (Grecs, Arabes, Mongols et Turcs) et, contrairement aux Égyptiens, ils furent islamisés mais non pas arabisés par les Bédouins qu’ils « iranisèrent » à la cour de Bagdad.

La diversité religieuse fut la marque de l’Iran préislamique. Le mazdéisme/zoroastrisme, le manichéisme, le christianisme et d’autres courants formèrent un ensemble civilisationnel fécond. La « Religion de l’Avesta », du livre sacré l’Avesta, plus communément appelée mazdéisme (du dieu Ahura Mazdâ) ou « zoroastrisme » d’après le nom de son fondateur supposé Zarathushtra ou Zoroastre, est encore pratiquée. Les historiens et les philosophes grecs, notamment Hérodote et Platon, possédaient quelques connaissances à son sujet, le tout brouillé par des suppositions. Léguée par la tradition hellénistique, la figure légendaire de Zoroastre, prince des mages, inspirateur du dualisme platonicien et initiateur de Pythagore, persistera jusqu’à la Renaissance, voire au-delà. « Il fallut attendre le milieu du XVIIIe siècle pour qu’un voyageur français, Anquetil-Duperron, puisse acquérir auprès des Parsis de Pondichéry des manuscrits en nombre suffisant pour que commence l’étude de la langue et des textes de l’Avesta, puis de la mythologie, de la religion et des philosophies recueillies dans ce livre sacré qui influencera les religions abrahamiques dont l’islam, notamment dans sa composante chiite et soufie », observe Jean Kellens, professeur au Collège de France. Une religion fascinante mais complexe qui influencera l’islam, notamment dans sa composante chiite et soufie.