Hemingway – Version numérique

Hemingway : L’aventurier des lettres

Hemingway, ce colosse aux pieds d’argile, garde l’image du baroudeur universaliste, écrivain au style épuré, auteur attentif de sa propre légende.

Des lacs forestiers de son enfance bourgeoise au Paris des Années folles, après avoir éprouvé sa chair sur le front italien, il fut le héros et le témoin des guerres dévastatrices. Fou de nature, pêcheur à Cuba, chasseur en Afrique, ami des toreros, vaquant d’une épouse, quatre en tout, à des muses, magnifié en une des magazines, le prix Nobel de littérature 1954 a signé sa propre légende, sept ans plus tard, d’un coup de fusil. Épuisé par la maladie, le boxeur des mots, amateur des gants, qui encaissait les coups de la « génération perdue » dont il tenait la corde, artisan et victime de son destin, avait 62 ans. Le robuste poids plume nous laisse une œuvre d’envergure.

Ses romans comme Le soleil se lève aussi (1926), premier grand succès ; L’Adieu aux armes (1929), histoire d’amour tragique dans l’Italie de la Première Guerre mondiale ; Pour qui sonne le glas (1940), inspiré de la guerre d’Espagne ; Le Vieil Homme et la Mer (1952), best-seller mondial, puis son œuvre posthume, Paris est une fête (1964), en rejoignent les grands classiques de la littérature. Ce fin prosateur, économe des mots, excella également dans la nouvelle dont la plus connue reste Les Neiges du Kilimandjaro (1936), mais aussi dans le reportage, dont les siens maîtrisés constituent bel et bien un genre littéraire. Pour tout cela, Hemingway vaut la peine d’être lu, relu et apprécié à nouveau sur écran. Pour rire et relire ses récits limpides, chefs-d’œuvre d’une émotion puissante, dont Hollywood, monde de l’image par excellence, s’est inspiré.