Cerveau et santé n°08 – Version numérique

Combattre le stress à sa source

Bien que la tendance à la hausse des maladies mentales était déjà engagée avant, la période Covid a marqué une augmentation de leur prévalence dans la population générale, en particulier chez les jeunes. Le terme « maladie mentale » peut effrayer, pourtant cette question nous concerne tous. Avec plus de 9 millions de Français ayant pris des anxiolytiques ou des somnifères en 2024, la France se place à la deuxième place des pays les plus consommateurs en Europe. Stress, anxiété, angoisses, insomnies, fatigue chronique… autant de symptômes de mal-être (mental) qui doivent être considérés comme des signaux d’alarme à ne pas négliger. Ils peuvent être le terreau permettant la survenue de maux plus graves. Par exemple, un stress chronique persistant peut mener au burn-out, un état où les ressources intérieures sont « brûlées », et pour lequel la convalescence peut être très longue.

Mais d’où vient cette épidémie de mal-être ? Nous avons interrogé plusieurs experts qui se sont exprimés en fonction de leur domaine de prédilection : psychothérapie intégrative, psycho-nutrition, santé naturelle… Selon l’universitaire Cyril Tarquinio, psychologue et psychothérapeute, le mode de vie imposée par notre société est en grande partie responsable. Le docteur en psychiatrie et chercheur Guillaume Fond met l’accent sur la dénutrition de notre cerveau : 80 % de la population manquant des nutriments essentiels au bon fonctionnement du cerveau* : la faute à la malbouffe et à l’appauvrissement des aliments. Quant à Loïc Ternisien, ingénieur-maître en prévention santé formé à la naturopathie, notre surcapacité d’adaptation nous mènerait au bord du craquage. Les trois spécialistes se rejoignent totalement sur l’importance d’une approche globale du stress et des maladies mentales. Pour eux, l’alimentation et l’exercice physique sont deux piliers fondamentaux de la santé globale, la santé mentale ne pouvant à aucun moment être déconnectée de la santé physique.